Les nuisibles

Ce dossier concerne les insectes nuisibles que l'on retrouve couramment dans les vergers de notre région. Pour chaque nuisible, vous retrouverez des photos pour mieux les identifier, arbres concernés, les dégâts infligés, un peu de biologie, un remède chimique à utiliser en dernier recours mais surtout des remèdes biologiques (nos préférées) pour les éradiquer du verger.

Voici une liste de nuisibles non exhaustive :

PAGE 1 : acarien rouge, anthonome, carpocapse,

PAGE 2 : chéimatobie, cochenille, holocampe,

PAGE 3 : hyponomeute, mouche de la cerise, psylle

PAGE 4 : puceron cendré, puceron lanigère, zeuzère.

                                                                          


ACARIENS ROUGES

              

- arbres concernés : les pommiers, les pêchers, les poiriers

- symptômes, dégâts : des petites taches jaunes sur les feuilles qui deviennent grisâtres se dessèchent. De plus il tisse une toile extra-fine qui étouffe les bourgeons. Leur faible taille les rend difficilement visible à l’œil nu mais une petite loupe permet souvent de les identifier.

- biologie : les acariens rouges se prolifèrent et s’attaquent aux plantes lorsque l’atmosphère est plutôt chaude et sèche.

- remède(s) chimique(s) : un insecticide à base de pyrèthre. 

- remède(s) biologique(s)

* Eviter de faire des apports d'engrais trop riches en azote.

* Effectuer des pulvérisations avec du purin d'ortie ou de la décoction de prêle.

 


ANTHONOME

              

- arbres concernés : pommier, poirier

- symptômes, dégâts : La larve grignote le bouton floral qui se dessèche complètement. On voit sur les boutons floraux des sortes de petites taches rouge foncé, sur les pétales des fleurs les adultes qui viennent prendre le pollen, font des trous minuscules. Les pétales qui apparaissent sont bruns et tous racornis. Ils restent fermés et prennent l’aspect d’un gros clou de girofle.

- biologie : Les adultes hivernent principalement dans les écorces des arbres.L'anthonome dépose ses œufs en mars et avril, époque de son réveil,  sur les bourgeons floraux qui se font dévorer par les larves. Les adultes quant à eux se régalent avec le pollen des fleurs. Avec une grosse attaque une récolte peut être entièrement condamnée.

- remède(s) chimique(s) :  pyrèthre ou mélange pyrèthre-roténone fera l'affaire

- remède(s) biologique(s) :

* en hiver passer du blanc arboricole sur les troncs.

* éliminer les mousses et lichens, habitat privilégié.

* poser des bandes de glu pour éviter que les adultes montent dans les arbres

* développement des bourgeons, effectuer  une pulvérisation de bouillie bordelaise

* couper et détruire les boutons floraux atteints.

* les oiseaux insectivores comme les mésanges s'en régalent.

 


CARPOCAPSE

              

- arbres concernés : la majorité des fruitiers

- symptômes, dégâts : petits trous par lesquels sortent une sorte de sciure. Les fruits atteints peuvent tomber prématurément.
 

- biologie : petit papillon de nuit (23 mm env.) qui pond ses œufs sur les feuilles, ces larves qui agressent les fruits. Il y a deux ou trois générations par an et les larves hivernent dans les écorces des arbres ou dans la terre protégée par des sortes de cocons.En creusant des galeries dans les fruits, elles rongent tout le tour du noyau ou des pépins pour se délecter de la chair des fruits. La période à craindre est située entre le mois de mai et le mois de septembre. Le vol de nuit s'effectue au delà de 15 °C.

- remède(s) chimique(s) : Faire un traitement à base de pyrèthre.

- remède(s) biologique(s)

* installer des pièges à phéromones dans les arbres

* installer des bandes engluées autour des troncs des arbres.

* en hiver pulvériser de l'huile blanche sur les tronc, il est également possible de badigeonner les troncs en automne avec une bouillie argileuse.

* installer des bandes de carton ondulé autour du tronc, les larves s'abriteront à l'intérieur. Il n'y aura plus qu'à les ramasser.

* les pulvérisations avec une décoction de tanaisie sont efficaces, ainsi que celles avec une infusion d'ortie.

* les fruits véreux doivent être ramassés et détruits.

* le perce-oreille et les mésanges sont des grands prédateurs des carpocapses.



CHEMATOBIE

              

- arbres concernés : la majorité des fruitiers

- symptômes, dégâts : la chenille de la chéimatobie est une défoliatrice, dévorant les feuilles et ne laissant que les nervures. Le jeune feuillage est rongé et troué.

- biologie : papillon de nuit, sa chenille est appelée "Chenille Arpenteuse" et quelquefois "Chenille Géomètre" du fait de sa démarche très caractéristique. En effet, elle avance en se pliant et en se dépliant semblant mesurer ainsi le terrain. Sa démarche saccadée est due au fait qu'elle possède deux paires de pattes au lieu de cinq pour les autres chenilles. Les femelles ne peuvent pas voler mais en automne elles grimpent le long des troncs des arbres pour aller pondre leurs œufs. Les chenilles naissent entre le mois de mars et le mois d'avril, période donc à surveiller.
- remède(s) chimique(s) : en jardinerie, trouvez un insecticide utilisable en agriculture biologique.

- remède(s) biologique(s)

* installer des bandes de glu autour des troncs en fin d'été pour éviter que les femelles montent dans les arbres pour pondre.

* Si l'arbre a été envahi au printemps effectuer un traitement d'hiver (blanc arboricole, huile blanche, bouilli bordelaise) pour détruire les œufs.

* En cas d'attaque minime, on peut les enlever à la main.
 


COCHENILLES

              

- arbres concernés : les noyers, les poiriers, les pommiers…

- symptômes, dégâts : Les parties infestées se dessèchent et le feuillage tombe prématurément. Par endroits on peut constater que l'écorce des arbres éclate. La croissance est ralentie. pour la cochenille du pommier, sur les branches on peut voir des colonies qui forment des sortes de "croûtes".

- biologie : il en existe plusieurs sortes : à BOUCLIER, à CARAPACE, à VIRGULE (pommier) la plus répandue, et enfin la cochenille FARINEUSE. Les larves piquent les végétaux sur lesquels elles s'installent et sucent leur sève. Contrairement à la cochenille à carapace, la cochenille à bouclier ne secrète pas de miellat.

- remède(s) chimique(s) : Effectuer un  traitement avec un insecticide à base de pyrèthre et d'huile de colza.

- remède(s) biologique(s)

* traiter les troncs au blanc horticole

* traiter les arbres à l'huile blanche

* traiter les troncs avec un badigeon à base de chaux et d'argile

* couper et brûler les branches infectées

* les oiseaux se nourrissent volontiers de cochenilles.

 


HOLOCAMPE

              

- arbres concernés : pommiers, poiriers, pruniers

- symptômes, dégâts : Sur les jeunes fruits on distingue un petit trou, l'ouverture de la galerie, cerclé de noir. Les fruits restent de petite taille et tombent prématurément.

- biologie : La femelle, qui ressemble à une sorte de guêpe, pond une cinquantaine d'œufs sur les fleurs en faisant un trou dans le calice. Ensuite les larves appelées  "vers cordonnier" se développent sur les fruits, la femelle dépose ses oeufs sous la base des étamines. Lorsque la larve a terminé son développement, elle tombe à terre pour hiverner dans le sol et se réveiller au printemps suivant. Les printemps secs après des hivers doux sont propices à leur développement. L'Hoplocampe jaune du prunier est l'un des plus fréquent.

- remède(s) chimique(s) :

- remède(s) biologique(s)

* Dès le départ de la végétation (10 à 15 jours avant la floraison), installer des bandes blanches engluées sur les arbres à une hauteur de 0,70 à 1 mètre. Lorsque les insectes sortent, ils croient qu'il s'agit des pétales de fleurs et viennent s'y coller.

* Effectuer au moment de la floraison une décoction d'absinthe ou de tanaisie.
* En hiver travailler la terre.
* Ramasser et détruire les fruits atteints. Ne pas les laisser par terre, ni les mettre dans le tas de compost, pour éviter la propagation.
* Les oiseaux s'en régaleront, principalement en hiver sur une terre travaillée.


HYPONOMEUTE

              

 

- arbres concernés : cerisiers, pommiers, pruniers

- symptômes, dégâts : a proximité des feuilles on découvre des sortes de cocons, des nids soyeux dans lesquels les chenilles se développent. Les feuilles sont reliées entre elles par des sortes de fils de soie. Les feuilles finissent par être rongées.

- biologie : Si le papillon adulte est inoffensif, il n'en est pas de même des chenilles.Les hyponomeutes femelles pondent sur le feuillage durant l'été. Les larves commencent à vivre en mineuses sur les feuilles avant de devenir des chenilles défoliatrices (qui détruisent le feuillage). Les chenilles, jaunâtres à points noirs, sont lovées dans des nids, des cocons soyeux. L'activité de ses chenilles est de la moitié du printemps au début de l'été.

- remède(s) chimique(s) : trouver un insecticide spécifique en jardinerie

- remède(s) biologique(s)

* en hiver, badigeonner l'arbre avec une bouillie à base d'argile, de terre argileuse ou mieux de lait de chaux.

*  Au mois de mai, installer des pièges à phéromones.

* Pas agréable mais très efficace : enlever manuellement les cocons. Attention à mettre des gants car les chenilles défoliatrices possèdent souvent des poils urticants.

* Effectuer des pulvérisations avec une infusion de tanaisie ou du purin de fougère.

* En cas de grande attaque, couper les branches envahies et les brûler.

* Les oiseaux sont en sont friands

 


MOUCHE DU CERISIER

              

 

- arbres concernés : les cerisiers et surtout les variétés tardives.

- symptômes, dégâts :

- biologie : On parle également de Ver de la Cerise, en référence à sa larve qui ressemble à un petit asticot blanc. La femelle pond ses œufs dans les fruits, en perçant la peau et menace particulièrement les variétés tardives. Les larves hivernent dans la terre. Les pontes ont lieu du tout début du mois de mai à la mi-juin environ. Les larves se nourrissent de la pulpe et les fruits deviennent véreux et finissent par pourrir. Lorsqu'elles sont bien rassasiées, généralement après avoir passé une vingtaine de jours dans les cerises, les larves tombent au sol. Elles se transforment en nymphes et hivernent dans la terre.

- remède(s) chimique(s) : /

- remède(s) biologique(s)

* Après la floraison et jusqu'à la accrocher des pièges englués de couleur jaune ou des pièges à phéromones. La période idéale pour les installer est lorsque les cerises commencent à passer du vert au jaune.
* Installer un paillage au pied de l'arbre, retarde le réchauffement du sol, donc le développement des parasites.

* Ramasser et détruire les fruits atteints pour éliminer le maximum de larves.

* Une espèce de carabe, le Calathus Fuscipes, est un grand prédateur de la mouche de la cerise, à trouver en jardinerie.

 


PSYLLLE du POIRIER

              

 

- arbres concernés : poirirer

- symptômes, dégâts : Taches noires sur les fruits, chute de feuilles dès le mois d’août. Les feuilles se roulent sur elles-mêmes en se déformant.Les fleurs sont rongées. De nombreux dépôts et écoulements de miellat sont visibles.

- biologie : appelé "faux-puceron", le Psylle est un insecte suceur très proche du puceron qui apprécie les printemps chauds. Adulte il ressemble à une mini cigalle(2 à 3 mm de long) aux ailes transparentes . Les larves s'installent en formant des colonies sur les rameaux, elles sont beaucoup plus voraces que les adultes. Le problème est que les larves de psylle secrètent énormément de miellat, ce qui attire les fourmis, donc les pucerons… et entraîne la fumagine (maladie cryptogamique = champignon qui se développe, vit et se nourrit sur les dépôts de miellat). Il a aussi développé diverses formes de résistance aux nombreux insecticides chimiques. Les femelles peuvent pondre de 200 à 600 œufs, et on compte entre quatre et six générations selon les régions.

- remède(s) chimique(s) : insecticide spécifique utilisable en agriculture biologique.

- remède(s) biologique(s)

* Ne pas abuser des engrais riches en azote.

* Ne pas négliger les traitements d'hiver surtout sur les fruitiers.

* Installer des colliers arboricoles autour des troncs des arbres.

* Effectuer des pulvérisations avec de l'eau additionnée de 2% de savon noir. Renouveler tous les trois jours jusqu'à l'éradication complète.

* Couper et détruite les feuillages atteints.

* Coccinelles, chrysopes et punaises s'en régalent.

 


 


PUCERON CENDRE du POMMIER

              

- arbres concernés : pommiers, poiriers....

- symptômes, dégâts : ils sont sisibles à l'œil nu. Le feuillage finit pour s'enrouler sur lui-même. La croissance des plantes est ralentie. En cas de grande invasion, on découvre la présence de la fumagine.

- biologie : Le principal problème est dû au fait que le puceron produit du miellat, ce qui entraîne une maladie chez les plantes appelée la Fumagine pouvant entraîner la mort du végétal. Les fourmis "élèvent" et "exploitent" les pucerons pour leur fabrication de miellat. Les pucerons sont très actifs en printemps et en été, et plus nombreux lorsque l'hiver a été doux. Un petit truc à savoir : les pucerons sont attirés par la couleur vert jaunâtre des jeunes feuilles par contre la couleur rouge les repousses.

- remède(s) chimique(s) : Si l'invasion est trop importante, pulvériser un produit à base de pyrèthre. Cependant nous vous recommandons de privilégier la lutte biologique en attirant les auxiliaires qui feront le travail à votre place.

- remède(s) biologique(s) :

* Installer sur les troncs des arbustes des colliers arboricoles à la fin de l'hiver. Il est indispensable d'éloigner les fourmis afin qu'elles n'élèvent pas les pucerons.
* Effectuer des pulvérisations de purin d'Ortie, du purin de Fougère, une infusion de Mélisse.
* Certaines plantes, comme l'Angélique, la Bourrache Officinale, la Camomille, les Capucines ou la phacélie attirent les pucerons.
* Il est intéressant de les installer à proximité des végétaux à protéger car elles éloignent les pucerons de ces derniers. De plus elles servent de garde-manger aux coccinelles, entre autres.
* Les pucerons détestent l'odeur de l'Absinthe, la Menthe, de la SarrietteThym ainsi que celle des Œillets d'Inde. En en plantant à proximité des cultures sensibles, on les éloigne.

* Couper et détruire les pousses trop envahies de pucerons.

* On peut aussi effectuer des pulvérisations avec du Savon Noir (20 g par litre d'eau).

* Les plus grands consommateurs sont les Coccinelles et les Chrysopes.

 


PUCERON LANIGERE du POMMIER

               

- arbres concernés : pommiers et parfois cognassiers

- symptômes, dégâts : il s'attaque aux troncs comme aux branches des arbres ; parfois, également à la partie supérieure des racines. Les multiples piqûres infligées aux arbres, accompagnées d'injections de salive, provoquent l'apparition de nodosités et de chancres (avec déformation des pousses, éclatement des branches...) qui eux-mêmes peuvent être infectés par des champignons et des bactéries. Les arbres attaqués se trouvent affaiblis et dépérissent.

- biologie : le puceron lanigère fait partie des champions ! (Eriosoma lanigerum). Recouvert d'un manteau blanc et cotonneux (en réalité de la cire filamenteuse qui recouvre son petit corps de moins de 2,5 mm de long, noir violacé), il ne passe pas inaperçu, d'autant plus qu'il aime la compagnie de ses semblables. Ce sont donc de véritables colonies laineuses qui se développent sur les rameaux des fruitiers, et particulièrement des pommiers.

Les femelles, qui n'ont pas besoin d'être fécondées pour se reproduire, peuvent accoucher de plus de cent larves. Comme les adultes, ces larves se nourrissent de la sève de la plante hôte qu'elles ponctionnent sur les rameaux, en transperçant l'écorce à l'aide d'un long stylet. Plusieurs générations de femelles se succèdent de mai (période ou les pucerons se couvrent de leur « laine ») jusqu'à la fin de l'été. Aussi, vers le mois de juillet, des individus ailés apparaissent et la colonie, devenue très importante, se disperse sur les pommiers des alentours.

Les dernières larves nées hivernent sous des lambeaux d'écorce ou dans les crevasses formées dans le tronc des plantes hôtes. Appelé aussi puceron laineux, cet insecte parasite apprécie particulièrement les pommiers. Les femelles peuvent pondre jusqu'à 100 larves et engendrer 10 générations en 6 mois !

- remède(s) chimique(s) :

- remède(s) biologique(s) :

* accueillez dans votre verger le plus possible de prédateurs de pucerons : coccinelles, chrysopes, forficules, syrphes...

* Après la chute des feuilles, pulvérisez une huile blanche en veillant à bien mouiller l'écorce, afin d’asphyxier les parasites cachés dans les anfractuosités

* Au réveil des pucerons (mars-avril), posez des bandes engluées sur les troncs des arbres

* Vers la fin du printemps, pulvérisez sur les colonies de pucerons une solution de savon noir et d'alcool à brûler dilué dans de l'eau (10 cl ou 150g de savon noir pour 1,5 l d'alcool à brûler et 10 l d'eau*).

* Semez des capucines autour des arbres sensibles

 


ZEUZERE

              

- arbres concernés : cerisiers, cognassiers, poiriers, pommiers, pruniers et vigne.

- symptômes, dégâts : On constate la présence des zeuzères au moment de la taille des arbres, en découvrant une sorte de grande galerie dans le centre des branches. Le feuillage se flétrit et se dessèche. Les branches, grignotées en leur centre, se dessèchent et peuvent finir par casser, surtout si elles portent beaucoup de fruits.

- biologie : La Zeuzère est un papillon nocturne, la chenille qui mesure environ six centimètres de long, est de couleur crème avec des petits points noirs. Elle creuse le bois des branches d'arbres pour s'installer confortablement pendant un an. Elle devient papillon en été, période où la zeuzère dépose ses œufs sur l'écorce.
Elles ne sont dangereuses qu'en surnombre et s'attaquent principalement aux arbres affaiblis ou âgés.

- remède(s) chimique(s) : Dès leur apparition, effectuer des pulvérisations avec du Bacillus Thuringiensis, principalement utilisé pour lutter contre les chenilles, les larves des lépidoptères (papillons).

- remède(s) biologique(s) : Pour limiter le nombre, il faut éliminer les chenilles pour éviter de nouvelles pontes. En examinant les branches on voit des petits trous désignant l'endroit des galeries. En passant un fil de fer dans le trou on embroche la chenille.

 


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Date de dernière mise à jour : 09/05/2019